top of page

                                         

 

 

 

 

 

                                                                  « Chemins de sables »

 

Quelle meilleure image que le sable peut-on donner de ce temps qui glisse sur nous sans que nous ne sachions, ni le retenir, ni le fixer ?

Rappelez-vous la fascination de l’enfant, son regard accroché aux cascades de sable que ses doigts laissent échapper…

 

Des chemins de sables, comme une liberté infinie,

une flânerie intérieure,

avec l’espoir secret de rejoindre, un instant,

les traces déposées depuis la nuit des temps,

par l’écrivain, le nomade, le passant, le conteur…

 

Alors, mes pinceaux cheminent,

… comme une écriture,

… comme la marche du nomade,

… comme cet homme qui raconte sur le sol, avec des sables de couleur, son histoire présente et celles de son territoire, de l’eau, du vent, de l’arbre, de la montagne sacrée, de ses rêves,

… comme cette femme qui dessine chaque jour devant chez elle des messages de bienvenue au passant et au jour qui vient…

 

De minces chemins de couleur, lignes et points, traversent la toile, l’ardoise, voyagent d’un territoire à l’autre, y recueillent des poussières de sables de couleur, comme du temps que j’ose attraper, avec d’infinies précautions…

 

Et la toile, l’ardoise, ainsi traversées, je poursuis mon chemin sur une autre toile, une autre ardoise…

… comme l’écriture qui nous dit « n’oublie pas ! »,

… comme l’histoire du conteur qu’on se raconte ici et là, d’un campement à l’autre, depuis des millénaires,

… comme l’errance du vagabond qui jamais ne recule et toujours découvre et s’avance vers l’inconnu…

 

Et ces chemins sont aussi,
sur des ardoises ou des toiles, ou dans des sabliers,                                                               
des histoires de vie dont on ne perçoit,
ni le début, ni la fin…                                                      

… du temps, insaisis......sable             JS     

 

     

                                             Article paru dans « La Nouvelle République » / Tours


« Jacques Suzat aime le sable.

Il est capable de traverser la France pour en « cueillir », comme il dit, dans les carrières d'ocres de Haute-Provence ou d'ailleurs. Peut-être une réminiscence des années qu'il a passées en Algérie.

Ce sable, il l'écrase, le tamise, le filtre jusqu'à ce qu'il soit prêt à être incorporé à ses œuvres. Artiste peintre, mais pas seulement, il intègre dans ses tableaux cette poudre, cette poussière symbole du temps qui passe.

Couleurs et matières se répondent pour donner des œuvres fascinantes, mystérieuses et hypnotiques. Jacques Suzat peint sur toiles, mais aussi sur ardoises. Décidément attiré par le minéral, il réalise aussi des œuvres éphémères dans des sortes de bacs à sable, manière de laisser son empreinte, le temps d'un souffle.


Il utilise aussi la céramique pour bâtir des petites maisons de terre. Sculpteur à ses heures, il fabrique des bâtons de nomade, témoins du mouvement, de la solitude et de la quête. Et quand temps et sable se mêlent, il élabore des sabliers. Ce poète mélancolique, volontiers (ra)conteur, pose sur toute chose un regard d'enfant et rêve d'imprimer son empreinte, si fugace soit-elle. »

                                                                                                                                 

bottom of page